Un abécédaire de l’apprentissage en ligne – 1re partie
Mark Murrell
Le 19 septembre 2017
L’édition d’été de la revue Inc. proposait un article sur la formation aux employés, et différents moyens de la rendre plus intéressante. (Je n’ai pas pu trouver l’article sur son site Web, je ne peux donc pas le mettre en lien directement ici, mais il se trouve dans la version imprimée de la revue.) L’article en question est assez court, mais il discute de différentes approches en matière de formation aux employés, toutes industries confondues, et il présente solidement différents concepts. En outre, avec un intertitre comme « Abandonnez ces vidéos quétaines et adoptez de nouveaux outils de formation à la fine pointe », il fallait absolument que je le lise!
L’article traite de certains éléments de base qui sont présentement à la mode dans le monde de l’apprentissage en ligne, soit le microapprentissage, la ludification, les cheminements d’apprentissage autodirigés, et la collaboration sociale, mais c’est plus un avant-goût que toute autre chose.
Cependant, cela m’a fait réfléchir aux différents outils et solutions qui, ensemble, forment la catégorie « Apprentissage en ligne », et j’ai réalisé que je n’en avais presque jamais parlé ici. J’écris ces articles périodiques depuis quelques années maintenant, et j’en ai publié une trentaine jusqu’à présent, mais il se trouve que je parle rarement de l’apprentissage en ligne en tant que tel.
Bien entendu, maintenant que j’ai réalisé cela, il faut que j’aborde le sujet!
Comme première étape, je vais commencer par examiner les principaux types d’apprentissage en ligne, puis je plongerai dans l’approche dont nous nous servons, et pourquoi nous l’avons choisie.
Dans les quelques articles précédents, j’ai fait référence à une variété de types d’interventions en matière d’apprentissage – de tout, allant des aides à l’emploi individuelles aux programmes de coaching formels et ciblés, tous aidant à améliorer le rendement lorsque la formation n’est pas la solution. Pour les besoins de cet article, je vais passer par-dessus la panoplie d’outils en ligne qui appuient ces autres interventions, et je vais me concentrer particulièrement sur les situations pour lesquelles une formation est bel et bien la bonne solution. Même à ce niveau, il reste quand même plusieurs options.
Les approches en matière d’apprentissage en ligne peuvent être catégorisées en deux vecteurs principaux : synchrone c. asynchrone, ainsi que avec instructeur c. autonome. Le premier vecteur indique si tout le groupe apprend en même temps (synchrone) ou à des moments différents (asynchrone). Le deuxième vecteur indique si cet apprentissage est dirigé par un instructeur ou par l’apprenant même. En mettant tout cela ensemble, nous arrivons à quatre approches principales :
Synchrone avec instructeur
Il s’agit d’une formation en salle de classe présentée sur Internet. Aujourd’hui, on associe cela avec WebEx ou GoToMeeting, mais les outils d’origine étaient plus axés sur la reproduction de l’expérience en classe en incluant des éléments comme des salles de sous-groupes, des tableaux blancs, des sondages et même des chevalets de conférence virtuels. Fait cocasse : ma partenaire, Jane Jazrawy, fut une pionnière dans ce domaine, en dirigeant le lancement de la première gamme de produits d’apprentissage en ligne synchrones au Canada, chez PricewaterhouseCoopers en 1999.
Asynchrone avec instructeur
Il s’agit du modèle le plus fréquemment employé dans le monde postsecondaire. L’instructeur élabore un curriculum en fonction de la longueur d’un trimestre ou d’un semestre, puis les étudiants se connectent et terminent des leçons et des devoirs hebdomadaires. Le contenu est principalement textuel, avec, possiblement, quelques images et vidéos ici et là, et, il y a souvent un projet en équipe pendant le trimestre. Les participants parcourent le contenu individuellement (mais dans le cadre d’un horaire défini), soumettent leurs devoirs et leurs projets en équipe, puis l’instructeur les note manuellement, tout comme dans une salle de classe normale.
Synchrone autonome
Dans ce modèle, tous les participants passent à travers le contenu en même temps, mais ce dernier est conçu de façon à ce que les personnes puissent travailler de façon indépendante et à leur propre rythme, sans la supervision d’un instructeur. C’était une approche plus fréquente autrefois que de nos jours, mais les écoles professionnelles continuent de se servir de ce modèle assez fréquemment.
Asynchrone autonome
Dans ce modèle, chaque étudiant participe au moment qui lui convient, et passe à travers le contenu de façon indépendante. Aujourd’hui, il s’agit du modèle le plus répandu pour l’apprentissage en ligne en entreprise.
L’apprentissage en ligne de CarriersEdge se sert d’un modèle asynchrone et autonome, mais même cela ne fait qu’effleurer la surface. Au sein de ce modèle, il y a toute une gamme d’approches différentes, allant de l’élémentaire à une complexité étonnante. Les approches les plus communes sont :
Des diapos de base
Une coche plus haute que PowerPoint, les cours produits dans ce style ne comportent que du texte et des images. Le contenu est divisé en différentes pages ou diapositives, et pourrait aussi présenter des blocs de leçons, mais, en général, il y a très peu d’interactions. Les cours sont souvent créés dans PowerPoint (puis convertis en format Web), ou directement dans un éditeur visuel Web comme Adobe Dreamweaver.
De style FAO
Avant l’avènement d’Internet, la formation assistée par ordinateur (FAO) faisait fureur, avec des cours sur CD-ROM ou des serveurs d’entreprise. Ces cours étaient plus interactifs que leurs prédécesseurs sur diapos, agrémentés d’audio, de films et d’interactions (par exemple, des activités à clics, des quiz), afin de créer une expérience d’apprentissage plus dynamique. Ils étaient souvent conçus au moyen de logiciels comme Asymetrix ToolBox ou Macromedia Director, et ces cours étaient des entités autonomes qui en accomplissaient beaucoup du point de vue éducatif. Cependant, distribuer du contenu par CD-ROM entraînait une tonne de migraines en matière de mise à jour continue. (Le premier contrat payé que notre entreprise a réalisé, en décembre 2000 juste après notre constitution en personne morale, était de graver des CD de FAO pour une grande banque. C’était un travail ennuyeux et assez ingrat, et ça ne me manque pas du tout!)
Aujourd’hui, les cours de style FAO sont fournis par Internet, mais ils ont la même approche – des diapos avec du texte, des images, des animations, des films, une narration, des quiz interactifs, etc. C’est une meilleure expérience pour l’utilisateur final, puisqu’il profite d’une approche didactique, et personne n’a besoin de toucher à un CD!
Logiciel Flash / Style américain
Une approche éducative très différente, qui a émergé au début des années 2000, a coïncidé avec la maturation de Macromedia Flash comme outil auteur et la prévalence du lecteur Flash qui exécutait le contenu dans les navigateurs Web. Ces cours s’éloignent du modèle « texte sur page » et se concentrent plutôt sur la narration audio. Au lieu de présenter du contenu sur des pages (ou des diapos), ils comportent une scène contenant un bloc de narration audio et quelques images à l’appui ou des vidéos à bobine B à la base. L’interaction se fait principalement par l’entremise d’exercices ou d’outils de renforcement d’apprentissage, c’est donc un peu comme regarder un journal d’actualités, entrecoupé de pauses interactives à différents points.
Officieusement, cette approche est connue en tant que style américain, car l’industrie de l’apprentissage en ligne aux États-Unis a adopté ce modèle plus tôt et plus rapidement que quiconque au monde. Vers le milieu des années 2000, la plupart des fournisseurs en apprentissage en ligne aux États-Unis produisaient du contenu de cette façon, et cela demeure le modèle prédominant pour les producteurs et les conseillers commerciaux.
Cours immersifs
En prenant le concept de « scène » propre à l’apprentissage en ligne au moyen de Flash dans une tout autre direction, les cours immersifs créent un environnement entièrement animé et demandent aux étudiants de progresser d’une section à l’autre correspondant aux parties du contenu. Il s’agit d’une formation par scénario prise à l’extrême. Plutôt que de présenter du contenu qui traite simplement d’un sujet, l’apprenant est placé dans une recréation virtuelle de ce monde et il l’explore. Ces cours comportent souvent des avatars animés qui personnifient des guides, faisant ainsi office d’instructeur virtuel. L’apprentissage en ligne immersif est fréquemment employé dans le secteur des ventes où les jeux de rôles sont utiles, mais j’ai aussi vu cela dans le cadre de la gestion de projet, de cours médicaux et dentaires, ainsi que de la formation sur des produits physiques.
Ludification
De l’apprentissage en ligne immersif, c’est seulement un petit pas de plus pour en arriver à la ludification, l’engouement de l’heure dans l’industrie du commerce. Essentiellement, ces cours sont des quêtes de jeux vidéo, comportant un élément éducatif sous-jacent. Différentes actions font gagner des points, mènent à des badges, et permettent d’accéder à différents environnements. De nos jours, ces cours sont de plus en plus collaboratifs, alors on fait le suivi de la performance et les résultats sont partagés, les participants peuvent se comparer entre eux, et, comme tous les autres jeux vidéo sociaux, les étudiants ont l’occasion de clavarder avec leurs pairs et de collaborer dans le cadre de certaines activités.
Comme vous pouvez le constater, pour ce qui est de la formation en ligne, il existe plusieurs options et des approches tout à fait différentes. Dans la seconde partie, nous nous concentrerons sur la méthode que nous utilisons chez CarriersEdge et sur les raisons pour lesquelles elle semble plus adaptée à l’industrie du transport.